Les bio-nanocomposites : une solution pour l’emballage alimentaire ?

Ces dernières décennies ont vu l’explosion du marché des plastiques d’origine pétrochimique qui sont des matériaux fonctionnels, bon marché, versatiles et facilement disponibles. Mais les préoccupations croissantes liées à la protection de l’environnement ont généré d’importants efforts en termes de réduction à la source, de tri sélectif et de recyclage, ainsi que l’émergence de nouveaux concepts d’emballages de types bio-sourcés, renouvelables, biodégradables et/ou compostables. Outre leur coût encore élevé, le développement des matériaux biodégradables est aujourd’hui limité par leurs propriétés barrière insuffisantes. En effet, au-delà de ses fonctions de protection mécanique, de distribution, de marketing et de service, le rôle d’un emballage est de protéger les aliments vis-à-vis des agents d’altération comme l’oxygène (réactions d’oxydation, développement microbien, etc.) ou l’humidité. Plus globalement, l’emballage doit pouvoir contrôler les transferts de matières responsables des phénomènes de dégradation des aliments. Les transferts de matières qui intéressent l’application emballage alimentaire sont les transferts indésirables (gaz et vapeurs provenant de l’environnement ou de l’aliment, additifs de l’emballage etc.) ou au contraire volontaires (cas des emballages actifs anti-microbiens ou sélectifs aux gaz). Dans ce contexte, différentes équipes de recherche, et notamment l’UMR IATE en France, travaillent depuis plusieurs années sur la conception et le dimensionnement d’emballages alimentaires biodégradables issus de ressources renouvelables en ciblant les besoins spécifiques en termes de transfert de matière auxquels les matériaux plastiques synthétiques ne peuvent répondre. Il est évident et maintenant largement démontré que la structure du matériau barrière, et notamment la création d’une structure nanocomposite, peut fortement influencer sa perméabilité (Alexandre et Dubois, 2000)…