Gaspillage alimentaire : la nécessité d’une évaluation raisonnable

Selon la FAO, le gaspillage alimentaire correspondrait à la mauvaise utilisation d’un tiers de la production végétale destinée à la consommation humaine. Cette évaluation est discutable, car l’utilisation des produits végétaux en alimentation animale pour la production d’énergie ou la chimie verte est considérée comme un gaspillage. Par ailleurs, il est difficile de faire un recensement exhaustif des utilisations dérivées des produits, tout au long d’une filière, ce qui tend également à surestimer les pertes de la transformation industrielle. Des données plus fines et plus rigoureuses sont nécessaires. Quoiqu’il en soit, la réduction du gaspillage ne nous dispensera pas d’augmenter la production agricole de 60 %, d’ici 2050 et de réfléchir à la qualité de l’intensification en agriculture. Néanmoins, l’alimentation est une marchandise à fort contenu éthique : dans les pays développés, les pertes doivent être réduites aux stades de la distribution et de la consommation. Il faut hiérarchiser les politiques de lutte contre le gaspillage en donnant la priorité à la formation des consommateurs et organiser la solidarité et le don alimentaire, en faveur des populations les plus vulnérables.